A) Les valeurs hippies dans la sphère publique actuelle

Politique

Les valeurs hippies se sont perpétuées aujourd'hui dans les valeurs défendues par certains partis politiques comme les Verts, parti écologiste qui défend la sagesse naturelle, c'est-à-dire l'utilisation d'énergies renouvelables pour les générations futures et la mise en place de produits BIO. 


La non-violence ainsi que la démilitarisation des sociétés actuelles sont également des idéaux politiques écologistes que les hippies défendaient grâce à leur modèle : Gandhi, pour sa philosophie utopique et non-violente à propos de la résistance passive. 


De plus, le féminisme, que le mouvement hippie a grandement aidé à se développer à la fin des années 60, est également une valeur défendue par les Verts. Ces derniers défendent l'égalité des sexes, surtout dans le domaine socio-professionnel. Enfin, la lutte contre le racisme et les discriminations notamment culturelles, est un combat commun aux hippies et aux écologistes. Les Verts ne sont pas les seuls à avoir repris les idées hippies dans leur programme politique.


En effet, le NPA (Nouveau Parti Anticapitaliste) défend l'autre aspect des valeurs hippies : la lutte contre le capitalisme et la société de consommation. Ils veulent un monde sans argent ("L’argent n’est pas une valeur - d’ailleurs il en a déjà de moins en moins – c’est un simple moyen d’échange, qui à terme disparaîtra…L’échange est une valeur, dans sa forme la plus vulgaire (le troc) il remplace l’argent.") L'égalité, la fraternité, l'entraide et le partage sont également des valeurs que défendaient les hippies et maintenant le NPA et bien d'autres partis de gauche.


Cécile Duflot, dernière secrétaire nationale représentant Les Verts.

Olivier Besancenot, porte-parole du NPA.


La liberté d'expression

Avant l'arrivée du mouvement hippie, la liberté d'expression était très limitée notamment en raison de l'omniprésence du puritanisme. En effet, mis à part les magazines érotiques, très peu, voire aucun support médiatique ne diffusait d'images sensuelles, sexuelles ou choquantes, personne ne s'insultait en public, ni à la radio, ni à la télévision. 

Pendant les années 60, ces tabous ont commencé à s'effacer en même temps que se diffusait la liberté sexuelle. Aujourd'hui, on peut apercevoir dans certains films ou émissions télévisées des scènes érotiques, des personnages qui s'insultent (les film humoristiques américain reposent notamment sur une récurrence d'insultes en tous genres !) mais également des scènes de "beuveries" et de "défonce" entre jeunes gens. Skins, une série britannique récente en est le parfait exemple. Elle mélange sexe, drogues, alcool et insultes pour représenter la jeunesse britannique, ses problèmes et ses loisirs.


Bande annonce de Skins Saison 1 (2007)

 
Les Bobos

Le terme est issu de l'anglais "Bohemian Bourgeois" et est apparu aux Etats-Unis en 2000, inventé par le journaliste du  New York Times David Brooks dans un livre intitulé Bobos In Paradise. Selon Brooks, le bobo incarnerait une nouvelle classe supérieure qui mêle l'esprit de rébellion des années 60 et le désir de réussite des années 80. 

Coluche les caractérisait comme étant des personnes ayant "le coeur à gauche et le porte-monnaie à droite"! Ils reprennent les valeurs écologiques des hippies. Certains Bobos appelés "Biobos" seraient les plus proches héritiers du mouvement hippie : en effet, ils partagent des valeurs telles que le rejet de la société de consommation, de la publicité, de l'individualisme et de la course au profit. Ils sont végétariens, ne s'habillent qu'avec des vêtements issus de matériaux naturels, n'achètent leurs produits que s'ils sont issus du commerce équitable, soutiennent les Verts, aiment voyager dans les contrées orientales et africaines et font beaucoup d'efforts pour la préservation de l'écosystème et le développement durable (récupération de l'eau de pluie, économie d'eau courante, utilisation du compost, ...).





Le style vestimentaire

Aujourd'hui, le style vestimentaire des hippies est devenu un style mi-chic, mi-hippie. Ce style s'appelle le "Hippie Chic". Les hippies chics ont récupéré le style de Woodstock sans s’embarrasser de son idéologie pour autant. 

En effet, ces personnes additionnent héritage vestimentaire parental du temps où la mère était une adolescente ancrée dans le mouvement hippie, et vêtements de luxe grâce à l'argent que le père gagne après avoir pris l'ascenseur social.

La mode a gardé les vêtements de style oriental (sarouel, gilets brodés de sequins, spartiates) que l'on trouve dans l'ancienne garde-robe des parents ou bien dans les friperies. Des marques de vêtements "chics" ont redessiné les vêtements de base que portaient les hippies pour en faire des produits chics, voire de luxe, comme par exemple les robes à fleurs.



Quelques exemples de hippies chics.



La musique

Tout d'abord, la musique actuelle s'inspire des artistes du mouvement en copiant leur style vestimentaire et leurs "trips" visuels en concoctant des vidéos clips psychédéliques.


Dans la lignée des artistes hippies de la fin des années 60 tels que Hendrix, Joplin, Joan Baez ou Iron Butterfly, on peut citer de jeunes artistes tels que le duo américain MGMT, caractérisé comme étant un groupe de "pop néo-psychédélique" qui a réussi à actualiser la musique hippie en ajoutant une modernité dans leurs morceaux. 
Ou bien le groupe australien Tame Impala qui reste dans un style de rock psychédélique propre aux années 60, avec un son ressemblant aux vieux enregistrements musicaux et un jeu de scène et des vidéos clips spectaculairement psychédéliques. 


De plus, les musiques psychédéliques en général se modernisent et s'électronisent, donnant naissance à la dubstep ou au drum'n'bass.



L'un des clips du groupe MGMT.



Un clip psychédélique.  


Films pour enfants

Les studios Disney sortent en 1967 "Le Livre de la Jungle", film d'animation inspiré du livre éponyme de Rudyard Kipling. 


Le film raconte l'histoire de Mowgli, un enfant adopté par les loups et qui doit retourner dans le monde des Hommes pour échapper à Shere Kane le tigre. 


Ce film contient beaucoup d'allusions telles que le quatuor de vautours représentant le groupe phare des années 60, les Beatles, mais aussi une référence aux valeurs hippies, comme par exemple le personnage épicurien de Baloo qui chante le bonheur et la simplicité.


"Il en faut peu pour être heureux" illustre clairement le bonheur utopique des hippies qui serait de vivre sans argent, sans travail mais en communion avec la nature.



Le mouvement hippie a beaucoup influencé l'aspect publique de notre société, mais également l'aspect privée de la vie des individus.